lundi 10 janvier 2011

Cabots et foot, langue et pensée

Les amis de l'anthropocentrisme obligatoire seront déçus ces jours-ci en apprenant qu'un border collie comprend plus d'un milliers de mots en anglais. Cliquez sur le lien ci-contre pour accéder à l'article du New Scientist, si cette info vous intéresse.
Le border collie est traditionnellement une race de chien de berger. Ce clebs s'appelle Chaser et est donc, minimum, bilingue, ce qui est époustouflant, en effet, car il évolue en Caroline du Sud, état membre d'un pays en général farouchement monolingue (cf. Enrique Bernárdez: El Lenguaje como cultura - Una crítica del discurso sobre el lenguaje).

Voici une vidéo prouvant les capacités compréhensives de Chaser en anglais étasunien.


Hervé Le Tellier, oulipien et collaborateur du Monde, nous rappelle l'approche qui convient dans cette histoire :
papier de verre
Hervé Le Tellier
Un coolie nommé Chaser connaît 1 022 mots. C'est énorme pour un chien. Mais j'aurais été plus admiratif encore si Chaser avait été un footballeur.
Ça y est. Vu les évolutions comparées des hommes et des animaux, on a droit à bien se douter que la métaphore imaginée par Pierre Boulle dans La Planète des Singes n'est pas aussi loin qu'on pourrait le penser.

P.-S.- Le Tellier (ou son rédacteur) a eu un petit lapsus : un "coolie" est un portefaix chinois ou hindou, ou un antillais d'origine indienne ou pakistanaise —anglicisme dont l'étymologie probable serait l'ourdou qulī qui veut dire "journalier, ouvrier agricole" ; l'adaptation castillane en est "culi". Le nom de la race de Chaser, en revanche, est bien border collie (cf. les Scottish Borders, région écossaise berceau de la race).

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