mercredi 22 décembre 2010

Joyeux Noël...

...en version coquine jusqu'au bout des dents, par Barbara -qui décore de son sourire libertin et amusé l'histoire de ces deux qui passèrent un Noël comme on n'en fait pas...


...ou en version Je ne suis pas sur terre / Pour tuer des pauvres gens ou S'il faut donner son sang / Allez donner le vôtre / Vous êtes bon apôtre / Monsieur le Président... (cf. Le Déserteur, par Boris Vian), grâce au film homonyme réalisé par Christian Carion, avec Diane Kruger, Benno Fürmann, Guillaume Canet, Gary Lewis, Daniel Brühl, Dany Boon, Lucas Belvaux, Bernard Le Coq, Alex Ferns, Christopher Fulford, Michel Serrault, etc.
Dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, des soldats français, allemands et écossais posent leurs fusils, arrêtent de se massacrer et décident de connaître l'Autre. Une histoire réelle oubliée de l'Histoire où quelques hommes, soudain, oublièrent d'obéir, oublièrent de tuer, oublièrent la patrie pour devenir êtres humains susceptibles de fraternité. Une histoire qui se serait passée à Frelinghien, près et au nord-ouest de Lille, à côté de la frontière franco-belge, dans la région Nord-Pas-de-Calais.




"La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas", disait Paul Valéry...

Bona Annada à tout le monde... ! (avec les Fabulous Trobadors)


dimanche 12 décembre 2010

Fi(í)garo, Beaumarchais, Guitry, Flotats

À propos de Julian Assange et ses amitiés avec la CIA, Hervé Le Tellier écrivait le 19 novembre dans son papier de verre (Le Monde):
Le fondateur de WikiLeaks est recherché pour viol. Est-il victime d'une dénonCIAtion ou d'acharnement judiCIAire ? Je laisse la chose à votre appréCIAtion.
Il n'était pas le seul à avoir cette impression car SudPresse informait hier, 11 décembre :
Des appels à des manifestations samedi dans plusieurs villes du monde pour soutenir le fondateur du site Wikileaks Julian Assange, emprisonné à Londres dans l’attente d’une extradition éventuelle vers la Suède, ont été relayés sur le site en espagnol Free Wikileaks.
Mariano José de Larra écrivit un article en octobre 1834, publié dans la Colección de 1835, qui s'intitulait Lo que no se puede decir, no se debe decir. À la fin de son article, que je vous conseille de lire intégralement, il concluait :
Este será eternamente mi sistema; buen ciudadano, respetaré el látigo que me gobierna, y concluiré siempre diciendo:
                         Lo que no se puede decir, no se debe decir
Larra était un afrancesado : son père, médecin, prit parti pour Napoléon Bonaparte lors de la guerre d'indépendance espagnole et dut s'exiler en France, à Bordeaux, avec sa famille. Le petit Mariano José avait 9 ans quand la famille Larra retourna en Espagne après l'amnistie signée par le roi Fernando VII.
Larra eut recours à plusieurs pseudonymes pendant sa vie d'écrivain dont Duende, Bachiller, El pobrecito hablador et... Fígaro.
Figaro était un personnage de théâtre créé par Pierre-Augustin Caron (1732-1799). Caron, fils d'horloger et horloger lui-même, prendrait la décision de se dire Beaumarchais du nom d'une terre dont avait hérité sa première femme, Madeleine-Catherine Aubertin. Il l'avait rencontrée en 1755 et épousée en 1756. Peu avant, il s'était fait une réputation comme inventeur qui lui avait ouvert les portes de la Cour grâce à son procédé d'échappement réglant la détente du ressort des montres, selon nous explique le professeur René Pomeau dans son édition de la trilogie théâtrale de l'inventeur de Figaro.
Beaumarchais eut une existence assez hyperactive car il fut tour à tour professeur de musique des Mesdames (les filles de Louis XV), écrivain, espion, taulard à trois reprises, armateur, éditeur de Voltaire, créateur des droits d'auteur, fournisseur des colonies américaines insurgées contre l'Angleterre... et escroqué par celles-ci. Ainsi s'expliquait-il le 18 avril 1795 dans une lettre adressée à l'un de ses agents aux États-Unis, déjà indépendants :
« J’ai donné ce reçu d’un million que le roi ordonnait que l’on ajoutât à mes forces ; je l’ai donné dans la même forme que celui de tous les autres millions que j’ai rassemblés, moi tout seul, chez mes différens associés. À quel titre mes débiteurs américains prétendent-ils tordre à leur profit et faire entrer mes récépissés en Europe, acquittés ou non acquittés, dans leur refus de me payer, comme si je les avais chargés de faire honneur à mes engagemens, quand depuis vingt ans ils ont manqué à tous les leurs à mon égard ? »
La nouvelle nation prouvait par là qu'en matière d'argent et d'avidité, elle n'allait pas plaisanter par la suite. Mais bouclons la boucle et revenons à Beaumarchais et ses liens espagnols. En 1757, il est déjà veuf et, en 1760, il devient le protégé de Joseph Pâris-Duverney, homme d'affaires singulier qui tint une correspondance intense avec Voltaire. Mandataire de celui-là, Beaumarchais se déplace à Madrid (1764-65) pour négocier des marchés auprès du gouvernement du roi Carlos III qui -soit dit en passant- allait inaugurer son Palacio Real en décembre.
En principe, le but de son voyage était d'obtenir le monopole de la traite des esclaves noirs dans les colonies espagnoles et le droit de coloniser la Louisiane. En fait, il en profitera surtout pour s'occuper des projets de mariage de sa sœur Lisette avec José de Clavijo y Fajardo (1726-1806), son séducteur,  qu'il piégera d'une manière passablement théâtrale. Néanmoins, Lisette restera célibataire, rentrera en France et s'enfermera dans le couvent des Dames de la Croix, à Roye (Picardie).
De retour en France, cette histoire familiale inspira la première pièce qu'il fit jouer : Eugénie, où Eugénie était la copie conforme de Lisette et le Comte de Carendon celle de Clavijo. Plus tard, en 1774, Beaumarchais récidiva et imprima Fragment de mon Voyage d'Espagne, ouvrage biographique où il est encore question des amours frustrées de sa sœur, indiscrétion qu'inspirera Goethe pour son Clavijo (1774). Ce ne fut pas Lisette qui en raffola ; même craquemurée au couvent, elle aurait voulu rentrer sous terre.
Beaumarchais appartient donc à ce groupe d'auteurs francophones qui ont abordé des sujets espagnols, longue lignée dans laquelle s'inscrivent Corneille, Molière, Le Sage, Montherlant, Malraux et autres Bernanos. La trilogie théâtrale qui l'a rendu mondialement célèbre est composée par trois volets dont le héros est toujours Figaro : Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro et La Mère coupable. Quant aux affinités Figaro-Fígaro, permettez que je cite un morceau de la tirade du personnage dans la scène III de l'Acte V du Mariage de Figaro :
« [...] on me dit que, pendant ma retraite économique, il s'est établi dans Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s'étend même à celles de la presse ; et que, pourvu que je ne parle en mes écrits, ni de l'autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l'opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose ; je puis tout imprimer librement, sous l'inspection de deux ou trois censeurs. »
Larra savait à quoi s'en tenir en matière de pseudonymes...
Pour compléter un tant soit peu cette ébauche du caractère de Beaumarchais, et de ses desseins scéniques, je vous relaie trois courts extraits de sa préface au Mariage... :
« J'ai pensé, je pense encore, qu'on n'obtient ni grand pathétique, ni profonde moralité, ni bon et vrai comique, au théâtre, sans des situations fortes et qui naissent toujours d'une disconvenance sociale dans le sujet qu'on veut traiter. »
« Les vices, les abus, voilà ce qui ne change point, mais se déguise en mille formes sous le masque des mœurs dominantes : leur arracher ce masque et les montrer à découvert, telle est la noble tâche de l'homme qui se voue au théâtre. Soit qu'il moralise en riant, soit qu'il pleure en moralisant, Héraclite ou Démocrite, il n'a pas un autre devoir ; malheur à lui s'il s'en écarte. »
« (...) Mais puisque j'ai promis la critique de ma pièce, il faut enfin que je la donne.
En général son grand défaut est que je ne l'ai point faite en observant le monde ; qu'elle ne peint rien de ce qui existe et ne rappelle jamais l'image de la société où l'on vit ; que ses mœurs basses et corrompues n'ont pas même le mérite d'être vraies. (...) Je conviens qu'à la vérité, la génération passée ressemblait beaucoup à ma pièce, que la génération future lui ressemblera beaucoup aussi : mais que, pour la génération présente, elle ne lui ressemble aucunement ; que je n'ai jamais rencontré ni mari suborneur, ni seigneur libertin, ni courtisan avide, ni juge ignorant ou passionné, ni avocat injuriant, ni gens médiocres avancés, ni traducteur bassement jaloux ; et que, si des âmes pures, qui ne s'y reconnaissent point du tout, s'irritent contre ma pièce et la déchirent sans relâche, c'est uniquement par respect pour leurs grands-pères et sensibilité pour leur petits-enfants. J'espère, après cette déclaration, qu'on me laissera bien tranquille ; ET J'AI FINI. »
Ergo Assange et ses collaborateurs auraient dû écrire du théâtre de boulevard avec leurs documents confidentiels...
Enfin, ces jours-ci, Beaumarchais est bien présent sur scène à Madrid. À partir du 15 décembre, on pourra voir la première de Fígaro (El día de las locuras), de José Ramón Fernández, dans le Teatro Galileo. C'est un montage basé sur l'œuvre de Beaumarchais et joué par la Cía. Laboratorio William Layton, avec Fernando Escudero, Carlota López et Pablo Méndez. Et on peut voir jusqu'au 23 janvier, au Teatro Español, Beaumarchais, une pièce de maturité du prolifique Sacha Guitry (1885-1957), en fait sa dernière, encore inédite, traduite par Mario Armiño. Mise en abîme, donc, ou théâtre dans le théâtre. La pièce est légère et mordante, aborde en vitesse trop de choses et dégage par tous ses pores de la sympathie, voire de la complicité vis à vis de Beaumarchais. Elle a été mise en scène et interprétée par Josep Maria Flotats, dont on a déjà parlé ici et qui continue donc à nous présenter des pièces qu'il aime et que, sans lui, on verrait difficilement à Madrid. Encore heureux, et merci.
Le montage permet de plonger un petit peu dans la haute politique et les misères du XVIII siècle, et comporte deux miniactes qui constituent autant d'hommages : un prélude hommage à Guitry et un clou final symbolisant la consécration de Beaumarchais par Molière (véritable entrée dans l'immortalité) et la dérision des académiciens, faux immortels. Comme je ne connais pas le texte de Guitry, j'ignore si cette dernière scène est de son cru ou s'il s'agit d'un ajout de Flotats.
Biographie dans la biographie, pour renchérir dans l'idée de la mise en abîme, la première scène nous montre Gudin de La Brenellerie (1738-1820) entrant chez Beaumarchais grâce à une lettre de recommendation de Voltaire. Il lui explique qu'il l'admire et qu'il voudrait écrire sa biographie. Ils deviennent amis illico. Et, parmi les éléments historiques que Guitry a bien voulu reprendre pour construire son Beaumarchais, nous écoutons ensuite, dans les lèvres de Flotats, un morceau de la célèbre lettre que Pierre-Augustin, écroué dans la prison de For-l'Évêque, adressa à Gudin de sa cellule :
« Cher Gudin, En vertu d’une lettre sans cachet, appelée lettre de cachet, je suis logé au For-L’Evêque où l’on me fait espérer que, hors le nécessaire, je ne manquerai de rien. Qu’y faire ? Partout où il y a des hommes, il se passe des choses odieuses, et le grand tort d’avoir raison est toujours un crime... »
L'affection de Gudin était sincère, dévouée : c'est à lui que nous devons la première édition complète des Œuvres de Beaumarchais (1809).

Les comédiens de la troupe flotatsienne s'en tirent très bien à l'heure de jouer des dizaines de personnages et, comme ils sont une trentaine, je n'en mentionne que ceux qui ont joué les rôles principaux : Pedro Casablanc (Gudin de La Brenellerie), María Adánez (Marion Ménard), Carme Conesa (Marie-Thérèse Willermaulaz), Ramón Barea (le roi Louis XV et d'autres parutions mineures), Constantino Romero (Benjamin Franklin et Campistron, président de l'Académie française). Raúl Arévalo compose un personnage, celui du chevalier d'Éon, qui défraya vraiment la chronique à l'époque : il inquiétait les partisans des identités sexuelles claires. Et Richard Collins-Moore nous convainc pleinement jouant deux rôles parfaitement disparates : celui de la gouvernante du chevalier d'Éon et celui du docteur Guillotin. D'un point de vue linguistique, les grandes performances du montage correspondent sans aucun doute à Constantino Romero, Javier Ambrossi (William, petit-fils de Franklin) et Richard Collins-Moore. Il faut les imaginer heureux.

P.-S. - À propos de Sacha Guitry, il avait déjà été cité dans ce blog à cause de son film documentaire Ceux de chez nous (1915).

jeudi 2 décembre 2010

Rétrospective Peter Watkins à Paris

Peter Watkins (Norbiton, Angleterre, 1935) est un individu d'une indépendance rarissime qui a roulé sa bosse un peu partout tout au long d'une vie intense. Cinéaste de la génération de Ken Russell, auteur notamment de La Commune (Paris 1871), il est en plus, et peut-être surtout, un grand analyste et contempteur des médias de masse audiovisuels. À ce propos, il a même théorisé le concept de "monoforme" (Cf., en castillan, Angel Quintana (ed.) : Peter Watkins. Historia de una resistencia ; Festival Internacional de Cine de Gijón, 2004. Cliquez sur le lien ci-contre pour lire une petite intro sur la monoforme en castillan).
J'apprends —par un courrier envoyé par Samantha Lavergnolle, de l'association Rebond pour la Commune— qu'il y a ces jours-ci une rétrospective des films de Peter Watkins au Cinéma Reflet Médicis, à Paris (3 rue Champollion, dans le V, Métro St Michel ou Odéon). Elle a commencé hier, 1er décembre 2010, et se tiendra jusqu'au 21 décembre, minimum. On a prévu également une tournée en province courant 2011 : Perpignan, Nice, St-Étienne...
Dans son courriel, Samantha Lavergnolle insère une citation de Jean-Pierre Le Nestour :
"Peter Watkins est un phénomène. Un champignon rare dans une époque vénéneuse. Une comète récurrente dans le ciel pâle du cinéma contemporain. Un génie sans doute... A coup sûr un honnête homme. Et c'est le grand mérite de cet homme-là que d'avoir survécu à presque tout. Physiquement, intellectuellement et artistiquement. Des bombardements de la Luftwaffe aux assauts conjugués de la bêtise, du conformisme et de la censure (...) en quarante ans de carrière insolemment libre, il nous livre une poignée de films cultes, et une furieuse indépendance."
Jean-Pierre Le Nestour, extrait de l'introduction du livre Médias Crisis de Peter Watkins, éditions Homnisphères.
On peut accéder à son dossier de presse en cliquant sur ce lien-ci.

La Commune est un film sorti en 2000 comportant 375 minutes de durée (présentées en deux parties). C'est un docu-fiction, un faux documentaire, c'est-à-dire, les faits sont fictifs, voire anachroniques, illustrant des faits historiques (ceci n'est pas une pipe !) —dont voilà la synopsis (extraite de Wikipédia) :
Napoléon III perd la guerre contre la Prusse après un siège de Paris particulièrement dur pour le peuple parisien. Nous sommes en 1870-1871 et la misère est grande. Le 17 et 18 mars 1871, le peuple parisien, qui refuse la capitulation, se révolte. La Commune de Paris est née.
Alors que la télévision versaillaise rapporte l'évènement de façon partielle et orientée, une télévision communarde se crée et s'organise pour relayer ce moment qui, bien que majeur dans l'histoire du mouvement ouvrier, reste néanmoins l’une des périodes les plus méconnues de l’histoire de France.
Les équipes de télé se rendent sur les lieux où vit la Commune : mairie, barricades, clubs féministes, etc. et procède à des interviews pour rendre compte à la population de la réalité. Les gens disent leurs rêves, leurs révoltes, leurs combats et opposent leurs opinions...
En voici [insérée postérieurement], la vidéo de la première partie :



En voici la deuxième partie :




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Mise à jour postérieure :



samedi 27 novembre 2010

Grandes bibliothèques numériques

Je vous avais déjà parlé dans ce blog de Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France (BNF), qui vous propose à l'heure actuelle ses appétissantes collections —hébergeant des centaines de milliers de documents de toute sorte— ainsi que des services.
Un courriel d'une ancienne élève (merci, Isabel) à propos de la Bibliothèque numérique mondiale (BNM, World Digital Library) m'a incité à vous préparer ce billet à l'égard de trois grandes bibliothèques numériques disponibles sur le Net. Elles constituent une source précieuse nous permettant de consulter des millions de livres et de textes.

La BNM fut lancée par l'Unesco le 21 avril 2009. L'inauguration eut d'ailleurs lieu au siège parisien de l'organisation. Elle vise à faciliter à tout le monde l'accès gratuit, via Internet, aux grandes bibliothèques internationales et à protéger le multilinguisme. Elle explique ainsi sa mission:
La Bibliothèque numérique mondiale met à disposition sur Internet, gratuitement et en plusieurs langues, une documentation considérable en provenance des pays et des cultures du monde entier. 
Les principaux objectifs de la Bibliothèque numérique mondiale sont les suivants : 
  • Promouvoir l'entente internationale et interculturelle ;
  • Développer le volume et la diversité des contenus culturels sur Internet ;
  • Fournir des ressources pour les éducateurs, les chercheurs et le grand public ;
  • Donner les moyens aux établissements partenaires de réduire les fractures numériques au sein des pays et entre pays.
À propos du site, on nous précise :
La Bibliothèque numérique mondiale permet de découvrir et d'étudier les trésors culturels du monde entier sur un seul site, de différentes manières et de façon agréable. Ces trésors culturels sont constitués, entre autres, de manuscrits, de cartes, de livres rares, de partitions musicales, d'enregistrements, de films, de gravures, de photographies et de dessins d'architecture.
Les articles de la Bibliothèque numérique mondiale peuvent être facilement parcourus par lieu, date, thème, type d'élément et institution participante, ou peuvent être trouvés par recherche ouverte, et ce dans plusieurs langues. Parmi les spécificités du site, on trouve des clusters géographiques interactifs, une chronologie, un système de visualisation d'image perfectionné et des capacités d'interprétation. Des descriptions et des entretiens avec les conservateurs de musée sur les articles en question permettent d'obtenir des informations complémentaires. 
Les outils de navigation et le contenu des descriptions sont fournis en anglais, arabe, chinois, anglais, français, portugais, russe et espagnol. Beaucoup d'autres langues sont représentées dans les livres, manuscrits, cartes, photographies, ainsi que dans d'autres documents primaires accessibles dans leur langue d'origine.
La Bibliothèque numérique mondiale a été mise au point par une équipe de la Bibliothèque du Congrès aux États-Unis, avec la contribution d'institutions partenaires dans de nombreux pays ; le soutien de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) ; et le soutien financier d'un certain nombre d'entreprises et de fondations privées.
Lors du lancement de la BNM, Le Monde publiait : « Parmi les documents accessibles dans la BNM figurent "de vrais trésors", selon M. Billington, comme Le Dit du Genji, un joyau de la littérature japonaise du XIe siècle considéré comme un des romans les plus anciens du monde. On pourra aussi voir la première carte mentionnant l'Amérique, datant de 1507, réalisée par le moine allemand Martin Waldseemueller et qui se trouve à la Bibliothèque du Congrès. Le plus ancien document à ce jour visible dans la BNM est une peinture se trouvant en Afrique du Sud, vieille de huit mille ans, représentant des antilopes ensanglantées. »

En 2009, nous disposions déjà de deux autres grandes bibliothèques en ligne : Europeana et Google Book Search.
Au sujet d'Europeana, la Bibliothèque numérique européenne gratuite, elle date du 20 novembre 2008 et est accessible en 21 langues. Son principal contributeur est la France (52 % des œuvres en 2008). "L'objectif est d'atteindre, voire de dépasser 10 millions d'objets culturels d'ici à 2010", souligna Viviane Reding, commissaire européenne chargée de la société de l'information et des médias, lors de l'inauguration du site. On tenait à avoir numérisé 4% du contenu des bibliothèques nationales vers 2012. L'À propos de ce portail nous précise aujourd'hui :
Europeana permet d'explorer les ressources numériques des musées, des bibliothèques, des archives et des collections audiovisuelles européennes. Europeana favorise la découverte et la création de réseaux au sein d'un espace multilingue, dans lequel les utilisateurs peuvent participer, partager et s'inspirer de la riche diversité du patrimoine culturel et scientifique européen.
Vous pouvez trouver des idées et l'inspiration parmi les 14.6 millions d'objets numériques disponibles sur Europeana. Y figurent notamment des:
• Images - tableaux, estampes, cartes, photographies et dessins appartenant aux musées
• Textes - livres, journaux, lettres, carnets intimes et papiers d’archives
• Sons - musique et collections sonores de phonogrammes, bandes, disques et émissions de radio
• Vidéos - films, actualités et émissions de télévision
Certains objets numériques et sujets sont connus dans le monde entier, tel le livre d'Isaac Newton concernant Les lois du mouvement, les dessins de Léonard de Vinci, le tableau « La jeune fille à la perle » du peintre Johannes Vermeer ou des objets relatifs au Mur de Berlin. D'autres objets numériques et sujets font partie des trésors cachés, attendant que vous les découvriez.
Parmi les 1500 institutions qui ont contribué à Europeana, des institutions célèbres comme la British Library à Londres, le Rijksmuseum à Amsterdam, et le Louvre à Paris sont aux côtés d'organismes plus petits provenant de l'Europe entière. Ensemble, leurs collections vous permettent d'explorer l'histoire de l'Europe, de l'Antiquité à nos jours.
Que vous trouviez une œuvre célèbre ou un objet moins connu, Europeana vous connecte toujours à la source originale de l'œuvre afin que vous puissiez être certain de son authenticité.
En ce qui concerne Google Recherche de Livres, voici ce qu'ils mettent en ligne comme mode d'emploi :
Recherche
La recherche de livres fonctionne exactement comme une recherche sur le Web. Lancez une recherche sur Google Recherche de Livres ou Google.fr : lorsque les termes de votre recherche figurent dans un livre, un lien vers cet ouvrage s'affiche dans les résultats obtenus.
Consultation des livres en ligne
Si le livre relève du domaine public ou si l'éditeur nous en a donné l'autorisation, un aperçu du livre vous est présenté et, dans certains cas, le texte intégral. Si l’ouvrage relève du domaine public, vous pouvez en télécharger librement un exemplaire en PDF. En savoir plus sur les différents affichages.
Des informations complémentaires à portée de main
Nous avons créé des pages de référence pour chaque livre, afin de vous permettre de trouver rapidement toutes sortes d'informations pertinentes : critiques de livres, références sur le Web, cartes, etc. Exemple
Achat du livre... ou emprunt à la bibliothèque
Si vous trouvez un livre qui vous plaît, cliquez sur les liens "Acheter ce livre" et "Emprunter ce livre", pour savoir où l'acheter ou l'emprunter.
D'où viennent ces livres ?
Nous mettons lecteurs et livres en relation de deux manières différentes : par le biais du Programme Partenaires et du Projet Bibliothèque.
Google Recherche de Livres vous accorde la possibilité de créer votre propre bibliothèque sur son site.
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Mise à jour du 24.11.15 : 

Le quotidien parisien Le Monde rend compte de la récente rénovation du site de Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France (BnF) :
(...) L'interface de la plate-forme, accessible sur gallica.bnf.fr, a été revue de fond en comble. Nouveau graphisme, simplification des fonctionnalités de recherche et de consultation des documents grâce à un moteur de recherche plus efficace (qui était son point faible) : elle se veut plus intuitive et plus moderne. Parmi les nouveautés, les internautes peuvent désormais regarder des vidéos. La lecture sur tablette a par ailleurs été optimisée et les collections numérisées sont mises en valeur grâce à des parcours destinés à un large public. Enfin, l'outil est également accessible grâce à une application smartphone sur iOS et Android. Trois millions de documents sont ainsi mis à disposition en accès libre et gratuit, dont près de 850 000 images et 614 000 livres, 39 000 partitions de musique ou encore 34 000 enregistrements sonores. Au total, plus de 1,5 million de fascicules de presse sont consultables en ligne, comme L'Aurore du 13 janvier 1898, avec le célèbre "J'accuse" d'Emile Zola en "une". D'autres nombreux trésors sont à lire ou à relire, à l'instar d'anciens livres de Jules Verne. (...)

À propos de Jules Verne, nous disposons à Madrid, à l'heure actuelle, de l'exposition Julio Verne. Los límites de la imaginación.
Espacio Fundación Telefónica, Gran Vía, 28, entrée par 3, rue Fuencarral, Madrid. Jusqu'au 21 février 2016.
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Mise à jour du 7.04.16 : 

Disponible en anglais, portugais, allemand et français, le Project Gutenberg est aussi un site utile pour ceux qui souhaitent télécharger gratuitement et dans différents formats des bouquins tombés dans le domaine public. Vous y trouverez des ouvrages en beaucoup de langues...
Languages with more than 50 books: Chinese  Danish  Dutch  English  Esperanto  Finnish  French  German  Greek  Hungarian  Italian  Latin  Portuguese  Spanish  Swedish  Tagalog 
Languages with up to 50 books: Afrikaans  Aleut  Arabic  Arapaho  Breton  Bulgarian  Caló  Catalan  Cebuano  Czech  Estonian  Farsi  Frisian  Friulian  Gaelic, Scottish  Galician  Gamilaraay  Giangan  Greek, Ancient  Hebrew  Icelandic  Iloko  Interlingua  Inuktitut  Irish  Japanese  Kashubian  Khasi  Korean  Lithuanian  Maori  Mayan Languages  Middle English  Nahuatl  Napoletano-Calabrese  Navajo  North American Indian  Norwegian  Occitan  Ojibwa  Old English  Polish  Romanian  Russian  Sanskrit  Serbian  Slovenian  Telugu  Welsh  Yiddish 
Special Categories: Audio Book, computer-generated  Audio Book, human-read  Compilations  Data  Music, recorded  Music, Sheet  Other recordings  Pictures, moving  Pictures, still 
Citons également la Bibliothèque électronique du Québec qui met aussi à disposition des textes d'auteurs appartenant au domaine public. Elle a publié jusqu'à présent... 
529 volumes dans la collection Littérature québécoise.
1356
volumes dans la collection À tous les vents.
9 volumes dans la collection Libertinage.
266 volumes dans la collection Classiques du 20e siècle.
16 volumes dans la collection Philosophie.

11 volumes dans la collection The English Collection.
75 volumes dans la collection Littérature d'aujourd'hui.
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Mise à jour du 15 avril 2016 :

Eduscol, le portail du numérique du Ministère de l'Éducation en France, nous rappelle (les liens sont de mon cru)...
Bibliothèques Sans Frontières (BSF) est une organisation non gouvernementale qui s'investit dans la mise à disposition de ressources numériques éducatives gratuites, comme la version française de la Khan Academy et la chaîne YouTube BSF Education à destination des élèves, étudiants et enseignants, sans oublier BSF Campus, plateforme d'apprentissage personnalisée et gratuite pour les professionnels des bibliothèques.
En effet, l'ONG BSF explique sur son site qu'elle vient de lancer une chaîne éducative sur YouTube fournissant de nombreuses vidéos. L'enjeu est de taille à en juger par les objectifs qu'ils se fixent :
La chaîne proposera des playlists de contenus originaux, et d’autres glanés sur le web et éditorialisés, pour former des leçons pour tout apprendre et réviser les examens.
Le premier contenu original créé par BSF pour sa chaîne éducative est un ensemble de vidéos pédagogiques et ludiques sur la laïcité et la liberté d’expression. Suite aux attentats de Janvier 2015, BSF a reçu de nombreuses sollicitations de son réseau d’enseignants. Tous disaient leur désarroi face aux questions des élèves et le manque d’outils qui permettent de les appréhender et de les discuter. Ces vidéos, créées avec le soutien du Fonds du 11 Janvier de la Fondation de France, viennent répondre aux questions des collégiens pour mieux comprendre ce que veulent dire les mots laïcité, liberté d’expression et de conscience, racisme, antisémitisme, xénophobie, blasphème, etc. Chaque semaine, BSF donnera rendez-vous sur sa chaîne avec une nouvelle vidéo.
En matière de livres lus, Littératureaudio.com pourrait bien vous intéresser. Le site nous propose à l'heure actuelle plus de 5 000 livres audio déjà disponibles. Voici leur présentation :
Rendre accessibles à tous les joies de la littérature : tel est le but de ce site internet, créé au sein de l'association Des Livres à Lire et à Entendre.
Nos livres audio sont gratuits et téléchargeables au format mp3 pour que vous puissiez les écouter partout, par exemple sur votre baladeur numérique.
Pensez à remercier les donneurs de voix, qui sont bénévoles, et n'hésitez pas à écrire un petit mot sur notre livre d'or ! Bonne visite à tous.
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Bienvenue sur Wikisource
une bibliothèque de 267 308 textes libres et gratuits
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vendredi 26 novembre 2010

Suggestions TV Web, vidéothèques numériques, télés de rattrapage

Comme promis, je vous colle plus bas une information résumée concernant certaines TV Web, vidéothèques numériques et télévisions de rattrapage qui sont à votre disposition sur Internet. N'oubliez pas que, mis à part les sites ci-dessous, vous pouvez accéder également aux webs des télévisions conventionnelles ou alternatives (1) citées dans la page "vinculos" du site de notre département (ou, plus concrètement, dans le document word "infos web" dont le lien se trouve sur cette même page-là).
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1) INA
L'Institut national de l'audiovisuel vous offre ou vous vend des images, des sons, bref, des vidéos. Il faut s'inscrire pour mieux s'en servir. Et il y a boutique. En tout cas, on peut revoir directement beaucoup d'enregistrements visuels : Un exemple.
Ils vous font cadeau aussi du journal télévisé du jour de votre naissance ; ils s'expliquent :
- journaux radio de 1961 à 1974 (1972 : année incomplète)
- journaux télévisés de 1971, 1973 et 1974 (années incomplètes), puis du 13 février 1976 au 31 décembre 2008.
Cependant, dans ces périodes, certains journaux peuvent manquer, en raison de problèmes techniques au moment de leur enregistrement, ou pour cause de grève.
Si vous cherchez un journal en dehors de ces périodes, patience... L’offre disponible en ligne s’enrichit au fur et à mesure de la numérisation. N’hésitez pas à revenir régulièrement consulter cette rubrique.
AVERTISSEMENT
En raison d’éventuels problèmes d’enregistrement du journal télévisé à l’époque, il est possible qu’il manque 30 secondes au début de la vidéo.
Ce service est désormais disponible sur Dailymotion avec une interface joliment réadaptée pour la circonstance. Sachez patienter car certaines éditions ne sont pas accessibles : comme vous venez de lire, tous les JT n'ont pas encore été numérisés. Vous avez là une belle manière de travailler la compréhension auditive tout en vous initiant à plein de références socioculturelles relatives aux quatre dernières décennies.

2) Pour les amateurs de la musique en direct, on peut suggérer Taratata: une émission télé qui vous fournit les vidéos de ses différentes et bariolées interprétations. Des artistes français ou étrangers sont invités à jouer un de leurs titres et/ou une reprise en direct, seuls ou en duo avec un autre artiste.
L'émission est enregistrée dans les conditions du direct et diffusée après sur France 4, France 3, France 2 et TV5 Monde. Présentée par Nagui depuis 1993, ses archives sont remarquables.

3) Sur le site de TV5 Monde, vous disposez de TV5Monde+ Afrique, une webTV francophone entièrement consacrée à l'Afrique. Explorez ses différentes rubriques et, en même temps, un incroyable continent sous diverses facettes dont on ne nous apprend pas grand-chose en général.

TV5Monde développe également son site apprendre.tv. afin que vous pratiquiez votre français avec ses collections d'exercices interactifs A2, B1 et B2 nourris par l'actualité, les BD, l'art contemporain, les mots, les virelangues, l'Histoire, le théâtre (ex.: Antigone, de Jean Anouilh) ou la gastronomie. Découvrez aussi, par exemple, 7 jours sur la planète, les stratégies de compréhension qu'on vous suggère sur Comprendre les documents vidéos ou, sous la rubrique Jeux et Divertissements, les multi-quiz du site : scientifiqueslangue françaiseapprendre le françaiscultures du monde,...

D'autres services de TV5 sur le Net :

4) ARTE + 7.
Pour revoir ses émissions pendant les sept jours suivant leur diffusion, la chaîne franco-allemande ARTE vous propose son service de rattrapage.
Bien évidemment, si vous disposez d'une antenne parabolique et d'un récepteur satellite vous pouvez voir en direct les émissions de TV5 Monde et d'ARTE sur votre poste TV.

5) Vous pouvez retrouver bon nombre de fragments d'émissions de radio ou de télé sur youtube ou dailymotion. Un exemple : Belinda Cannone sur France Culture.

6) Pluzz.fr et d'autres services de France Télévisions
Le groupe public audiovisuel France Télévisions a lancé le 5 juillet 2010 Pluzz, son portail Web de télévision de rattrapage (l’expression "catch-up TV" est anglaise). Ce service, gratuit, permet de (re)voir 80 % des programmes des cinq chaînes du groupe : France 2, France 3, France 4, France 5 et France Ô. Des centaines de programmes et de vidéos sont disponibles : magazines, journaux télévisés, fictions... à l'exception du cinéma. Chaque jour, 72 heures de contenus seront mises en ligne après diffusion sur les chaînes TV (en léger différé), et y resteront une semaine avant de disparaître.
Mis à part Arte (Arte+7), les chaînes concurrentes privées TF1 (Vidéos TF1), M6 (M6 Replay) et Canal+ (Canal+ à la demande) proposent également ce genre d'offre.
Lesite.tv est un service de France 5 pour des abonnés. Attention, donc, il faut payer 4€ par mois. On peut aussi acheter des vidéos à l'unité (2€).
France 5 propose aussi curiosphere.tv (2), un site qui sélectionne des vidéos éducatives et les distribue en plusieurs rubriques : Pédagogie (321), Vie scolaire (647), Moi, prof (38), Education aux médias (549), Orientation (178), Culture (695), Culture scientifique (534), Histoire/Géo Civilisations (633), Citoyenneté (787), Economie - Géopolitique (127).

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(1) Comme La Télélibre ou Terretv, par exemple.

(2) NOTE POSTÉRIEURE : Curiosphère est devenue FranceTVÉducation. Voir une note explicative du 5/12/12.

mardi 23 novembre 2010

Idées pour la réduction et une bonne gestion des déchets ménagers

L'imminence de la "Semaine européenne de réduction des déchets" a encouragé Le Monde à réunir une série de témoignages qui prêtent à réflexion. Ces efforts sont généreux et admirables, mais encore trop isolés, d'autant qu'ils sont souvent presque impossibles pour les plus démunis, voire les gens du commun. Il nous faudrait une planification conséquente qui irait à l'encontre du productivisme forcené où l'on galère, on aurait besoin d'une logique vitale qui se substituerait à cette frénésie marchande et suicidaire qu'on nous inflige et qui ne génère vraiment que décharges toxiques et pollutions variées à foison et partout.
Je colle ci-dessous l'article en question afin que vous puissiez le lire dans son intégralité.

Source : LEMONDE.FR | 22.11.10 | 14h59  •  Mis à jour le 22.11.10 | 15h39

La Semaine européenne de réduction des déchets débute lundi : les Européens sont invités à faire maigrir leurs poubelles, qui débordent un peu plus chaque année. Un Français produirait en effet 543 kilos de déchet par an. Interrogés sur leurs pratiques de tri, une écrasante majorité d'internautes plébiscite le compostage. Achat de produits en vrac, réutilisation d'emballages : ils trient tous azimuts et traquent la consommation inutile.

"Je composte mes déchets végétaux", par Pierre-Olivier B.

Depuis que j'ai commencé à composter mes déchets végétaux, la poubelle de ce qui ne va pas dans le tri sélectif ne se remplit pratiquement que de plastique, des emballages pour l'essentiel. Je me suis rendu compte du gâchis auquel nous prenons part lorsque nous utilisons des sacs en plastique pour les légumes. Depuis, je ne me sers de ces sacs que lorsqu'il y en a vraiment besoin.

"Nous évitons tous les produits emballés", par Emmanuelle D.

Nous évitons tous les produits emballés et achetons en vrac les produits secs (sucre, pâtes, légumineuses). Nous n'achetons pas dans les supermarchés, car il est difficile d'y trouver ce genre de produits, mais en magasins bio et dans les petits commerces. Par exemple, une épicerie proche de chez nous propose des yaourts dans des pots de verre consignés. Pour les légumes, nous faisons partie d'une AMAP (association pour le maitien d'une agriculture paysanne), cela évite aussi les emballages puisque nous apportons notre panier. Le plus gros de notre production de déchets, ce sont les déchets végétaux, c'est-à-dire les épluchures. Nous n'avons pas de jardin personnel, mais un jardin familial avec un tas de compost, ainsi qu'un lombricomposteur fabriqué maison. L'agglomération dans laquelle nous vivons organise une fois par semaine le ramassage des déchets verts, mais la pollution engendrée par le transport nous gênait, aussi nous avons préféré adopter nos propres solutions.
Résultat de ce mode de vie : nous mettons notre poubelle une semaine sur trois (nous sommes quatre à la maison), nous faisons vivre l'économie locale en achetant des produits locaux, et nous dépensons moins car nous n'achetons pas de produits inutiles. Nous ne rencontrons pas de difficultés, mais aimerions que les pouvoirs publics encouragent davantage la réduction des déchets.

"Pratiquement plus besoin de poubelle", par Thierry et Martine L.

Nous nous fournissons exclusivement au marché et dans les magasins bio qui commercialisent du vrac. Nous compostons tous nos déchets organiques, avec un jardin c'est possible, mais il faudrait organiser le compostage collectif à Paris, ce devrait être possible en partenariat avec les jardins publics. Nous brûlons le bois dans notre poêle à bois. Résultat : nous n'avons pratiquement plus besoin de notre poubelle.

"Je limite ma consommation de produits industriels", par Eve-Isabelle P.

Même si j'ai peu de temps à consacrer aux tâches ménagères, je m'efforce de faire la cuisine à partir de produits "de base", en allant au marché tous les week-ends. J'achète en grosse quantité, par exemple des tomates abîmées pour faire des sauces ou des coulis, des pommes abîmées pour faire des compotes, etc. Ainsi je n'achète jamais de plats cuisinés ni de desserts industriels, qui génèrent des quantités délirantes de déchets d'emballage. Il y a en effet parfois trois emballages differents pour des gâteaux : le carton de la boîte, un support plastique rigide et chaque biscuit est emballé individuellement. Je fais le ménage et les lessives à la main au savon de marseille, qui est conseillé d'un point de vue écologique et qui génère beaucoup moins d'emballages. La plupart des produits d'entretien ménagers sont en effet toxiques pour l'homme et la planète, et néfastes du fait des déchets qu'ils génèrent.

"Je donne mon journal", par Robin R.

Je suis abonné au Monde, et cela me désole de devoir le jeter alors que je suis la seule personne à l'avoir lu. Certes, il sera recyclé, mais la réutilisation, c'est encore mieux.
Quand j'ai fini de lire mon journal, je le dépose dans un des conteneurs prévus pour les journaux gratuits. Généralement, la personne juste derrière moi me regarde bizarrement, mais n'ose pas le prendre, mais le deuxième passant le récupère, bien heureux d'avoir quelque chose de plus conséquent que Direct Soir.

"Je ne peux pas trier dans mon immeuble", par Mathilde T.

Je n'achète pas de papier essuie-tout, ni de serviettes en papier, ni de produits suremballé. Je bois l'eau du robinet. Malheureusement je ne peux pas trier dans mon immeuble à Paris, il n'y a pas de poubelle jaune. Faute de place! Mais il y en a une pour le verre.

"Nous avons fabriqué un mini-compost en bois", par Sophie M.

Dans notre nouvelle maison, nous avons fabriqué un mini-compost en bois : nous y mettons tous les déchets alimentaires et les nombreux cartons. Nous avons donc diminué de plus de 50 % notre poubelle de recyclable uniquement avec les cartonnages. Les petits déplacements et les petites courses sont faites à vélo et les sacs plastique des commerçants systématiquement refusés grâce à notre panoplie de sacs à courses solides et réutilisables. Nous avons aussi transformé notre baignoire en douche pour limiter la consommation d'eau.

"J'utilise des emballages réutilisables", par Miguel

J'utilise des emballages réutilisables plutôt que jetables ou même recyclables. Par exemple, j'utilise et réutilise des sacs en tissu plutôt que des sacs en plastique. Quand il n'y a pas d'alternative réutilisable comme pour les yaourts, je n'achète pas les produits. Au lieu d'acheter au supermarché, j'achète au marché des fermiers locaux. J'achète du lait dans des emballages de verre plutôt que de matériaux recyclables. Je n'imprime plus de papier, mais transfère les documents sur mon e-book.

lundi 15 novembre 2010

Il faut se méfier des mots

J'aime bien me promener dans Belleville, surtout depuis que j'ai foulé ce quartier de Paris en 2003 pour vérifier sur place certains détails de ma traduction de Tigre en papier, d'Olivier Rolin —concrètement le parcours de l'ancien combattant maoïste qui conduit la déesse Remember. L'itinéraire comportait alors la rue du Télégraphe, le cimetière de Belleville, la bibliothèque publique Saint-Fargeau... À l'angle des rues du Télégraphe et du Borrégo, comme on prenait des photos par-ci par-là, deux jeunes avaient montré à haute voix qu'ils n'appréciaient pas tellement la prise de clichés. Parfaitement flegmatique, voire bonhomme, je leur avais expliqué que je traduisais un bouquin contant une histoire qui se passait dans le quartier. Là, ils étaient redevenus bons enfants : « Ah, si c’est pour un livre, d’accord, monsieur, mais si c’était pour Le Parisien, alors là... ». Et la balade s'était poursuivie place des Fêtes, rue des Solitaires, rue Arthur Rozier, rue des Fêtes...
Cette fois-ci, c'était le 31 octobre 2010. La Toussaint nous avait autorisé un court voyage à Paris. Rue Rébeval, le Chapeau Melon, bar a vins naturels, entamait sa fermeture ; sur la pente de Belleville, le crépuscule venait de nous montrer ses derniers coloris et place Fréhel (1), il fallait photographier l'évidence. À droite, la fresque de Jean Le Gac intitulée Rendez-vous à l’angle des rues de Belleville et Julien Lacroix ; un détective et une légende : « Habitué au style allusif du peintre, le jeune détective comprit que le message lui indiquait de continuer la poursuite par la rue Julien Lacroix. » Mais c'est à gauche que se trouve la maxime sage, le spécifique contre tous les vaudous lénitifs de l'après Bernays. L'installation contenant la maxime est une œuvre de l'artiste Ben visible sur le mur mitoyen d'un immeuble de la rue Julien Lacroix. Elle date de 1993.
En matière de mots et de camouflages, je sais bien, car je m'appelle Alberto, que nous sommes le 15 novembre, jour de la mort d'Albert von Bollstädt, dit le Grand, saint des Bebert et des chimistes... Albert le Grand (Magno) ou... le Magicien (Mago) ? Etiam nos ipsi sumus experti in magicis, fit-il...


(1) Lu sur Wikipedia : L'origine de cette place provient de la destruction involontaire d'immeubles suite à la construction du tunnel de la ligne 11 du métro. Cette dent creuse, le long de la longue rue de Belleville, rue encaissée et bordée de trottoirs étroits, a été confié à « l'art urbain », une tentative pour humaniser ce « no man's land ».
Cette place a été baptisée en l'honneur de Marguerite Boulc'h dite Fréhel (1891-1951), actrice et chanteuse de l'entre-deux-guerres dont les textes de ses chansons sont à l'image d'un Paris populaire et miséreux, en rapport avec le quartier du bas Belleville.

samedi 23 octobre 2010

Retraites en France : l'amendement 249 rejeté par les députés !

Au lendemain du vote ultrahâtif de la Réforme des Retraites au Sénat français —la loi fut adoptée par 177 voix contre 153 et doit désormais être examinée lundi par la commission mixte paritaire, composée par 7 députés et 7 sénateurs nommés par les présidents des deux chambres—, je fais passer une information bien pertinente que j'ignorais et qui date de septembre. Elle illustre parfaitement le culot insondable de cette majorité de politiciens qui sont censés représenter le peuple alors qu'il travaillent vraiment et visiblement pour d'autres intérêts.
Par un vote du 3 septembre 2010, les députés français ont rejeté à la quasi-unanimité l'amendement n°249 Rect. à la Réforme. Présenté par quatre députés des Verts, à savoir François de Rugy (de Loire-Atlantique), Yves Cochet (de Paris et président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine à l'Assemblée nationale française), Noël Mamère (Girondin) et Anny Poursinoff (des Yvelines), cet amendement proposait d'aligner les régimes spécifiques de retraite des membres du Gouvernement et des parlementaires sur le régime général des salariés. Autrement dit, la majorité des parlementaires et tous les ministres français prônent les bienfaits d'un régime de retraite auquel ils refusent d'être soumis : les législateurs ne veulent pas suivre le régime (très strict) qu'ils ordonnent au corps de la nation et préfèrent demeurer hors la loi ! Quel aplomb dévergondé !
Voici l'acte de rejet de cet amendement :

APRÈS L'ART. PREMIER
Nº 249 Rect.


ASSEMBLÉE NATIONALE
3 septembre 2010
RÉFORME DES RETRAITES - (n° 2770)

REJETÉ
AMENDEMENT N° 249 Rect.

présenté par

M. de Rugy, M. Yves Cochet, M. Mamère et Mme Poursinoff

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ARTICLE ADDITIONNEL

APRÈS L'ARTICLE PREMIER, insérer l'article suivant :

Le Gouvernement présente au Parlement, avant le 31 décembre 2010, un rapport établissant la situation des régimes spécifiques de retraite des membres du Gouvernement et des parlementaires et définissant les conditions d'un alignement rapide et effectif de la situation de leurs régimes spécifiques sur le régime général, visant notamment à un encadrement strict des pensions reversées, tant dans leurs possibilités de cumuls que dans leurs montants.

EXPOSÉ SOMMAIRE

Nos concitoyens supportent de plus en plus difficilement l'idée selon laquelle leurs élus et représentants bénéficieraient, dans leurs rémunérations comme dans la gestion de leurs droits sociaux, de dispositions dérogatoires du droit commun. Les différents systèmes mis en place pour sécuriser l'exercice de responsabilités politiques demandent à être harmonisés, afin que l'ambition légitime de permettre à chacune et chacun de s'investir dans les affaires publiques ne soit plus perçue comme une tentative de créer ou laisser perdurer des privilèges indus.

D'autre part, le tribunal administratif de Melun a suspendu l'arrêté préfectoral (donc, gouvernemental) de réquisition du personnel en grève de la raffinerie du Grandpuits, près de Paris, car il "portait une atteinte grave et manifestement illégale au droit de grève" en réquisitionnant "la quasi-totalité du personnel de la raffinerie". Quelle horreur orwellienne.
Voici une vidéo filmée le vendredi 22 Octobre 2010 illustrant et cette réquisition gouvernementale qui bafoue le droit constitutionnel de grève et la probité doublée de conscience du piquet de grève de la raffinerie Total de Grandpuits.


Grandpuits 1 : La réquisition from mutins on Vimeo.

NOTE postérieure : Grâce au commentaire ci-joint de Lebreton (merci beaucoup de votre contribution), je peux vous montrer la vidéo de la séance du rejet définitif de l'amendement 249. Vous n'avez qu'à cliquer sur le lien.

vendredi 22 octobre 2010

ALCINE 40 et ses courts métrages en français

ALCINE, le festival international de cinéma d'Alcalá de Henares-Communauté autonome de Madrid, va se dérouler du 5 au 13 novembre. Il fête cette édition ses 40 ans.
Le festival reste un diffuseur de courts métrages en plusieurs langues grâce à sa section "Idiomas en corto", destinée notamment aux apprenants de plusieurs langues étrangères de la Communauté de Madrid. Si tout se passe bien, nous comptons y aller le mercredi 10 novembre afin de voir, pour la troisième fois consécutive, la projection des courts métrages francophones sélectionnés. Cette année, il y en a six au menu et la séance commence à 17h30 dans les Multicines Cisneros (Plaza de los Santos Niños 5, Alcalá de Henares).
En voici la liste :

1. Le Baiser, de Stéfan Le Lay. France 2005.

2. Le Couloir, de Jean-Loup Felicioli. France, 2005.

3. Kitchen, d'Alice Winocour. France, 2005.



4. Marottes, de Benoît Razy. France, 2005.

5. 00H17, de Xavier de Choudens. France, 2005.



6. Clik Clak, de Thomas Wagner. France, 2005.

mercredi 20 octobre 2010

6 Français sur 10 pour la poursuite des grèves et des manifestations

La plupart de la population française ne fléchit pas et se déclare pour la poursuite du mouvement de révolte contre les réformes du régime Sarkozy, selon un sondage. Il s'agit du baromètre BVA pour « Les Echos », France Info et Absoluce. Cliquez dessus pour accéder à cette information, où l'on peut lire aussi :
Nicolas Sarkozy atteint un nouveau record d'impopularité. Seulement 30 % des personnes interrogées disent avoir une « bonne opinion » de lui en tant que président de la République. Un niveau jamais atteint par un locataire de l'Elysée depuis que BVA réalise ce type d'enquête voilà maintenant une trentaine d'années.
[Dans le jargon friedmanite, le mot "réformes" est un euphémisme signifiant en fait privatisations, dérégulations, baisse d'impôts pour les plus riches ou instauration d'un impôt à taux unique, démantèlement du service public et des prestations sociales, etc.]

Nouvelles technologies et indigence intellectuelle : Power Point

En classe, nous parlons souvent des possibilités... et des risques formidables des nouvelles technologies pour l'apprentissage et pour la vie. Sans nier les avantages qu'elles peuvent nous procurer, nous savons bien qu'elles ne sont pas du tout la panacée résolvant tous nos problèmes, loin de là. Elles nécessitent d'un critère développé et évéillé sans désemparer car autrement, elles s'avèrent notre pire ennemi. C'est notre cerveau qu'il nous faut nourrir, entraîner, exploiter, cultiver. À force de n'en rien faire, de laisser calcul et opérations, réflexions, argumentations, discours, jugements critiques, mémoire... aux seuls ordinateurs, agendas, calculettes, bref... machines, on va aboutir à la situation imaginée par Pierre Boulle dans ce roman non lu et trahi par le cinéma qu'est La Planète des Singes (1963) et que je vous conseille vivement.
Parmi les icônes de cette culture machinale de l'image, la puérilité et la cruauté qu'est la nôtre, les présentations Power Point ont acquis un prestige tout conséquent ; elles représentent à la perfection le genre de non discours qu'il faut utiliser de nos jours pour faire paître le cyber-bétail, autrement dit, pour ne pas violenter des cerveaux ne jurant que par la distraction visuelle et la vacuité. Il n'est pas donc étonnant que quelqu'un, alarmé, sonne le tocsin. C'est bien le cas de Franck Frommer (spécialiste en Jean-Patrick Manchette !) qui vient de publier un ouvrage à ce propos et dont le titre est suffisamment explicite : La pensée PowerPoint. Enquête sur ce logiciel qui rend stupide (coll. Cahiers libres, Éd. La Découverte, octobre 2010, p. 264, 17 €). Tout comme la présentation que diffuse la maison d'édition sur son site et que je vous cite ci-dessous :
Qui est aujourd'hui l'ennemi numéro un de l'armée américaine ? Les Talibans ? Al-Qaida ? L'Iran ? Non, l'ennemi, c'est PowerPoint, comme l'a affirmé, en avril 2010, le général des Marines James N. Mattis, selon lequel « PowerPoint nous rend stupides ».
Apparu en 1987, ce logiciel destiné à fabriquer des présentations visuelles pour soutenir des exposés oraux est devenu en quelques années un outil indispensable de communication dans le monde de l’entreprise. Un outil dont le succès a dépassé les espérances de ses créateurs car, de fait, plus aucun domaine d’activité n’est épargné aujourd’hui par le défilement des slides animé et la succession des « bullet points » : du conseil d’administration aux assemblées municipales, de la publicité aux nouvelles technologies, des ministères à l’école ou à l’hôpital.
Franck Frommer présente la première enquête sur ce logiciel devenu incontournable. L’auteur, qui évolue depuis des années dans la « culture ppt », a visionné des centaines de présentations et analysé en profondeur la « pensée » PowerPoint, avec ses listes à puces, ses formules creuses et sa culture du visuel à tout prix. Où il apparaît que PowerPoint se révèle une puissante machine de falsification et de manipulation du discours, transformant souvent la prise de parole en un spectacle total où la raison et la rigueur n’ont plus aucune place. Plus grave, ce logiciel a fini par imposer de véritables modèles de pensée issus du monde de l'informatique, de la gestion et de la communication. Des modèles diffusés par des consultants à l'ensemble des activités sociales, distillant une novlangue particulièrement indigente qui n’a pas d’autre effet que de nous rendre … stupides.
Bref, powerisation n'est que paupérisation des esprits... Si vous cliquez sur le lien ci-contre, vous accéderez à l'interview offerte par Franck Frommer au quotidien Le Monde. Vous n'avez qu'à extrapoler pour réfléchir un petit peu à ce qu'on nous vend sur tous les plans...

lundi 18 octobre 2010

Colette Renard, la première Irma la douce, est morte

C'est un vieil ami qui me l'a annoncé aujourd'hui : Colette Renard est morte le 6 octobre. Elle avait 86 ans. Je vous renvoie à l'information publiée à ce propos par Rue89 que signe Isabelle Poiraudeau.
Colette Renard (Ermont, 1924) se fit connaître en 1956 en jouant le premier rôle d'une comédie musicale qui deviendrait mondialement connue : Irma la douce, montage basé sur une pièce d'Alexandre Breffort, Les Harengs terribles, et mis en musique par Marguerite Monnot. Peter Brook et Billy Wilder, parmi d'autres, proposèrent ensuite leurs versions théâtre et ciné, celle-ci avec Shirley MacLaine.
Comme chanteuse, elle écrivit et interpréta des textes foncièrement libertins, polissons, gaillards, galants et érotiques, pour reprendre les adjectifs qu'elle utilisait dans les titres des albums qu'elle enregistrait et que Rabelais aurait adorés. Que ces choses-là étaient bien dites dans les années 50, selon la formule d'Isabelle Poiraudeau. D'ailleurs, Clotilde Courau chante encore et volontiers le répertoire de Colette Renard.
Le swing de sa suggestive voix et sa diction nonchalante, son esprit libertaire et la clarté de son message la vouèrent —forcément !— à une collaboration avec Georges Brassens en 1976.
Voici la chanson qui la rendit particulièrement célèbre : « Les Nuits d'une demoiselle » :

mardi 12 octobre 2010

Manifs en hausse contre la réforme des retraites en France

Je viens de recevoir une alerte du quotidien Le Monde. Voici la dépêche :

Manifestations en nette hausse contre la réforme des retraites

Entre 1,23 million (selon le ministère de l'intérieur) et 3,5 millions de personnes (syndicats) ont manifesté mardi contre le projet de réforme des retraites, des chiffres en nette hausse par rapport aux précédentes journées de mobilisation. (AFP, Reuters)
Le Jura libertaire précise :
Les entrants dans le salariat sont ceux qui, parce qu’ils risquent plus que les autres d’atteindre 95 ans vont payer le plus cher la «réforme» des retraites, tout au long de leur vie (emplois de merde, chômage non indemnisé, retraite inaccessible). Nul hasard alors à ce que la mobilisation en cours touche désormais des centaines de lycées et collèges.
Nous sommes en 2010 après Jésus-Christ ; toute la planète est occupée par les Grands Actionnaires de l'Empire friedmanite… Toute ? Non ! Car quelques territoires récalcitrants éparpillés par-ci par-là, dont un pays partiellement peuplé d'irréductibles Gaulois, résistent encore et toujours à l'envahisseur. Et la vie n'est pas facile ces jours-ci pour la Cotation Alimentée en Continu et ses garnisons de légionnaires friedmanites des camps retranchés de l'Élyséum (55 Rue Fbg St Honoré, Lutetia), Matignum (57 de la rue de Varenne, Paris), Bercyum (districtus XII, Lutetia) et Cacquarantum…
Ces Gaulois qui rouspètent et résistent, qui se refusent absolument à se laisser faire par les forces proconsulaires du laissez faire, laissez passer —et font rêver quand ils écrivent ou scandent En grève, en grève, en grève, jusqu'à la retraite !— nous rappellent que la défaite n'est pas encore totale et que la convergence vers l'état de bouillie n'est peut-être pas inexorable (cf. Gilles Châtelet : Les Animaux malades du consensus, édition établie par Catherine Paoletti, Nouvelles Éditions Ligne, 2010).
Sur la planète, les promoteurs de la saignée persistent et signent : ce 12 octobre con patriote, une étude du Wall Street Journal nous apprend que le montant des indemnités et avantages à Wall Street atteint les 144 milliards de dollars en 2010 et constitue un record pour la deuxième année consécutive...
Et hier, dans le site de l'Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires, nous avions la possibilité de lire...
Au cours des trente dernières années, d’impressionnants progrès en sciences agricoles et production alimentaire ont permis de nourrir de manière significative une population mondiale croissante. Pourtant, de grands défis demeurent. Sur les 5,1 milliards d’individus vivant dans les pays en développement, 1,2 milliard doivent encore affronter quotidiennement les ravages de la pauvreté. Près de 800 millions d’entre eux sont en situation d’insécurité alimentaire tandis que 170 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition. Les ressources naturelles sur lesquelles repose la production alimentaire se dégradent. (...)
À chacun d'analyser les rapports qu'il y a entre trois informations et deux adjectifs apparemment disparates et décalés, et de répondre à des simples questions : Qui provoque la crise ? Qui en profite ? Qui la subit ?
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Après la lettre : les manifs en images, par Rue89.

mardi 5 octobre 2010

La France de Raymond Depardon

Le photographe Raymond Depardon, de Magnum Photos, inaugure exposition à la Bibliothèque nationale de France à Paris. Il s'agit de trente-six tirages argentiques en couleur qui sont le résultat d'un tour de France en fourgon pendant quatre ans. On peut les contempler du 30 septembre 2010 au 9 janvier 2011. Pour accéder à la page web contenant tous les détails, ainsi que les activités proposées par les services pédagogiques de la Bibliothèque, cliquez sur le lien ci-dessus.

Je relaie ici le début de l'information fournie à ce propos par la BNF :
Célèbre pour ses reportages sur des lieux sensibles, pour les nombreux livres où il tisse étroitement texte et image, pour les films où il s’attache au quotidien d’une société en pleine évolution, Raymond Depardon est décidément un auteur sans limites. Cinéaste autant que photographe, il s’interroge toujours avec acuité sur les liens entre l’image et l’éthique.
Il a consacré maintes fois des reportages au territoire français, mais il a voulu concrétiser une idée folle qui le travaillait depuis longtemps : photographier seul à la chambre 20x25 le territoire français, ses régions, ses pays.
Nomade dans l’âme, il se fixe alors à lui-même la mission qui, depuis 2004, le mènera sur les routes au gré des saisons et de la lumière afin de montrer à égalité les régions que chacun rêve de visiter ou celles qui se dérobent à tout romantisme.
Il montre les conséquences de l’explosion des villes françaises durant la seconde moitié du XXe siècle qui a créé des usines à vendre en périphérie des villes entourées d’un océan de parkings, des zones périurbaines qui engloutissent les petites villes et les villages, la surexploitation immobilière du littoral et de la haute montagne…
« J’ai visité des lieux très différents, où parfois l’histoire n’a rien de commun d’un “pays” à un autre. Cette distance que je me suis imposée, techniquement et formellement, m’a permis de passer au-dessus des spécificités régionalistes et d’essayer de dégager une unité : celle de notre histoire quotidienne commune. »
Au noir et blanc contrasté, à la profondeur de champ vibrante d’humanisme de ses œuvres antérieures, il préfère ici la frontalité à la chambre, la couleur, la lumière unique, neutre, délicate et sensible. Les humains s’éclipsent parfois, mais il photographie en premier le paysage et poursuit sa recherche : « observer les traces de la présence de l’homme qui par son intervention au fur et à mesure de l’histoire a modifié le territoire. »
L’exposition présente dans une immense salle, une installation de trente six tirages argentiques couleurs lumineux, de très grand format. En orfèvre de l’image, Raymond Depardon les a façonnés et ajustés pendant quatre ans d’après les meilleurs “scan” numériques possibles à ce jour. (...)
Note de janvier 2011 - Notre photographe a publié un ouvrage pour colporter son expérience : La France de Raymond Depardon, BNF Seuil, 2010, 59€.
J'ai lu dans Le Français dans le Monde nº 373 (Janvier-février 2011) un dossier à ce sujet. J'en extraie deux propos de Depardon qui me semblent significatifs pour mieux comprendre son dessein :
« Je suis heureux de m'être confronté à la France d'aujourd'hui. J'ai pu rassembler toute mon expérience du regard pour photographier l'état de notre territoire dans un panorama très personnel. J'ai pris le risque de déplaire à ceux qui ne reconnaîtront pas leur France et de réjouir ceux qui apprécient une perception intuitive, irréductible à une définition figée de l'identité française. »
S'il n'y a pas de gens dans ses clichés, c'est « par envie de revenir au silence de la photographie ».

Note du 22 novembre 2013 - Le Monde publie aujourd'hui...
En 2004, le photographe Raymond Depardon décide de sillonner dans sa camionnette les routes de France. De ce périple à travers l'Hexagone qui durera jusqu'en 2010, il en rapportera de saisissantes photos de lieux ordinaires : vieilles boutiques, bars-PMU de village, carrefours désertiques, etc. Son travail fit l'objet d'une grande exposition à la BNF, d'un documentaire et de deux ouvrages, dont l'un intitulé La France de Raymond Depardon (Seuil). C'est l'édition poche de ce dernier qui a inspiré Deux visions.net. La photographe Caroline Delieutraz, à l'origine du site, a ainsi eu l'idée de suivre sa trace par le biais de Google Street View. La page Web compare ces clichés de la fameuse série de Depardon avec les vues des mêmes lieux, capturés par le service de cartographie en ligne. Le résultat ne prétend à aucune analyse artistique, mais entend plutôt montrer un modeste témoignage, une intéressante vision "sans filtre". Caroline Delieutraz s'en défend sur son site : "Mettre en parallèle les images prises à la chambre avec des captures d'écran, c'est mettre en perspective deux types d'image, deux intentions opposées, deux visions du monde." Et d'ajouter qu'"il n'est d'ailleurs pas impossible que le fourgon de Depardon et la voiture de Google se soient un jour croisés". Un nouvel éclairage alors que le Grand Palais consacre en ce moment même une rétrospective au grand photographe et à son travail avec la couleur.  

lundi 4 octobre 2010

Saez, télé et radio

Il y a quelques mois, en mars 2010, un jeune artiste français d'origine hispanoalgérienne fut l'objet d'une prodigieuse censure. La régie publicitaire du métro parisien tout comme plusieurs sociétés spécialisées dans le matraquage urbain —dont Decaux et Clear Channel— refusèrent d'exhiber l'affiche qui annonçait ses concerts, figurant une jeune femme nue dans un chariot de supermarché, c'est-à-dire, l'image de la pochette de son dernier album, sorti le 29/03/10, et dont le titre, J'accuse, renvoie visiblement à la lettre ouverte qu'Émile Zola adressa le 13 janvier 1898 à Félix Faure, président de la République, sur la Une du journal L'Aurore suite à l'affaire Dreyfuss. Cependant, selon le quotidien Le Parisien, l'Autorité de Régularisation Professionnelle de la Publicité fut de l'avis,
(...) que l'affiche «présente un caractère dégradant pour l'image de la femme dans la mesure où elle apparaît nue, et qui plus est dans un chariot de supermarché, donc comme une marchandise (...) La publicité ne peut réduire la personne humaine, et en particulier la femme, à une fonction d'objet». Les recommandations de l'autorité sont généralement suivies par les afficheurs dont Média Transports, régie du métro et des bus parisiens. (...) Selon le chanteur, une deuxième affiche sans la photo de la jeune femme, mais soulignant en gros caractères l'interdiction d'affichage, a été également refusée. «Une femme nue dans un caddie, outrage aux moeurs du commerce ? Remise en question du système ? Droit d'informer ?». «Cette interdiction aurait pour but de protéger l'image de la nature humaine, j'en doute. Mais protéger l'image du caddie ? (...) Une chose est sûre, les caddies valent plus que les hommes dans nos pays», écrit-il dans une lettre mise en ligne. «J'ai honte pour ces gens, honte pour mon pays, honte pour ce qu'il est devenu, honte pour cette auto-censure que la société s'inflige à chaque fois qu'elle ouvre sa bouche», poursuit le chanteur qui a indiqué son intention de porter l'affaire en justice.
Quand on voit tous les jours ce qu'annoncent lesdites compagnies publicitaires, on a de quoi se pâmer. Et concernant l'Autorité de Régularisation Professionnelle de la Publicité, sa drôle d'analyse prouve une incompétence ahurissante, ou une honteuse mauvaise foi tartuffe, car notre jeune homme, Damien Saez, n'est pas précisément de la trempe de ceux qui utilisent les femmes (et les hommes) à longueur de journée et d'existence dans des buts purement marchands, loin de là ! Faut-il vraiment expliquer que c'est plutôt le contraire?
Je vous propose de connaître le message de Saez à travers deux vidéos afin que vous puissiez mieux en juger. Dans la première, il lit les paroles de sa chanson Les Anarchitectures dans l'émission de télévision "Ce soir ou jamais", sur France 3, où il avait été invité pour s'exprimer au sujet de la censure de ses deux affiches de concert. Parmi les invités de l'émission, soit dit en passant, on voit notamment Belinda Cannone, auteure de La Tentation de Pénélope (Stock, Coll. L'autre pensée, 2010, p. 62).



Dans la deuxième vidéo, on entend Damien Saez interviewé sur France Inter le 5/03/10 à propos de son album J'Accuse ainsi que sur cette histoire de censure.

jeudi 30 septembre 2010

Xmachie (inégale)


« Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur. » (Proverbe africain)
Et manger du lion ne garantit pas l'acquisition de cette sagesse.


P.-S. : -machie : Élément, du grec makhê « combat » : logomachie, tauromachie.

mercredi 29 septembre 2010

Encore grève

Sous le titre
Grève générale en Espagne : "La précarité est devenue la norme"
Le Monde a publié, dans son édition numérique, plusieurs témoignages en français. En voici les premiers, sans altérations (donc y compris coquilles et écarts de la norme), tels qu'ils ont été relayés par le quotidien parisien la première heure du mercredi 29 septembre 2010. À vous d'en juger.

  • La grève à l'espagnole, par Julien D.
Je suis actuellement étudiant à l'université polytechnique de Madrid. Dans la cité universitaire, les affiches sauvages, les autocollants et les tags ont fait leurs apparitions sur les murs depuis une bonne semaine. Des prospectus jonchent le sol un peu partout. Cependant dans ma fac, la grève n'a pas l'air de susciter beaucoup de débats. Si je m'en tiens aux paroles de mon professeur, j'ai cours normalement demain matin. Je pense néanmoins que j'assisterai à la manifestation. D'abord par curiosité mais aussi et surtout parce que la réforme proposée par un gouvernement "socialiste" est inacceptable pour une société qui, bien plus qu'en France, souffre de la crise et du chômage !

  • "Maintenant le débat sur la retraite à 62 ans en France me fait bien rigoler", par Colin Poutiers
Je vis et travaille à Barcelone depuis mainteant cinq ans. Ayant grandi en région parisienne, je suis assez habitué aux grèves et autres manifestations sans me sentir vraiment impliqué. En revanche ici, il faut apparement s'attendre au pire. Dur de faire le tri entre les racontars et la vérité, mais cette grève promet d'être beaucoup plus intense, voire violente que les manif-merguez-chansons parisiennes. Tous les magasins du centre-ville ferment en prévision des casseurs, et il est dit que les "jaunes"peuvent être "rappellés à l'ordre" sur le chemin du bureau.
Je me suis renseigné sur les principales revendications et je peux vous dire que maintenant le débat sur la retraite à 62 ans en France me fait bien rigoler. Ici on travaille jusqu'à 65 ans, bientôt 67, 40 heures par semaine et avec bien moins de congés payés. Les licenciements vont être facilités, les retraites gelées, le tout en sachant que le chômage avoisine les 20 %... Donc oui, demain je vais faire grève. Ce pays qui m'a accueilli est socialement à des années-lumière de la France, et j'ai peur que l'écart ne se creuse encore.

  • Pour une moblisation massive, par Aina P
Je travaille dans une école de commerce, mais ma situation est identique à celle de plusieurs copains à moi : on travaille avec des limitations. Je bosse comme sous-traitante sans les droits qu'ont mes copains de travail : beaucoup moins de jours feriés, pas syndiquée, moindre salaire (avec le même travail à faire)... et je peux être heureuse ! Parce que en Espagne ils sont des milliers de jeunes qui ne trouvent rien, même si t'as des bonnes études universitaires.
Je ne peux pas participer, parce que je risquerais de perdre une partie de mon salaire et d'avoir une mauvaise réputation (je ne travaille que depuis 3 mois). Par contre je suis pour une mobilisation massive. Si je ne peux pas y aller, au moins qu'il y ait le plus de gens possible.

  • "Une simple grippe pourra devenir un motif de licenciement !", par Matthieu Huet
Je prépare le concours pour devenir professeur de français en Espagne. C'est compliqué. Il y a peu de postes, un concours tous les deux ans et un barème favorisant les remplaçants. La situation est encore plus désastreuse dans le privé : smic à 600 euros par mois, semaines de 40 heures, travail au noir omniprésent. Ma compagne, fonctionnaire, s'est fait retirer presque 3 000 euros de salaire annuel, mais elle ne fait même pas grève, même si elle n'approuve en rien ces mesures. Moi, sans travail, sans aide au logement, j'irai dans la manifestation en espérant que les socialo-libéraux arrêtent un peu le désastre. Leurs mesures d'austérité n'ont rien changé et ils démantèlent encore plus le droit des travailleurs. Par exemple, ils sont en train de faciliter le licenciement : une simple grippe pourra devenir un motif valable ! La solidarité ne doit pas seulement être supportée par les fonctionnaire et les bas salaires !

  • "La précarité est devenue la norme", par Thierry
Je me joindrai à la grève générale par solidarité avec la personne avec qui je vis. En Espagne, les barrières à l'emploi sont nombreuses. Quand on a déjà la chance d'en trouver un précaire (contrats d'un mois, travail temporaire, etc.) payé moins de 1 000 euros, on saute dessus. Si le président n'est pas bling-bling ici (c'est déjà quelque chose), la précarité est devenue la norme. Il est temps ici aussi de montrer que le peuple vote pour qu'on le représente, pas pour qu'on l'utilise.

Quant à moi, je pense en ce moment à un livre relativement récent de Naomi Klein, publié en 2007, dont il y a des traductions en français et en castillan. C'est peut-être un bon moment pour entamer sa lecture et méditer un peu. Titre original : The Shock Doctrine - The Rise of Disaster. Titre en français : La stratégie du choc : la montée d'un capitalisme du désastre, Actes Sud, avril 2008 ; en castillan : La doctrina del shock. El auge del capitalismo del desastre, Ed. Paidós Ibérica, Barcelona 2007. Parce qu'il faut tenter de savoir ce qui nous arrive, à l'échelle planétaire, et pourquoi.
Voici la première partie d'une interview de Naomi Klein à la Télélibre au sujet de son livre :


1128 NAOMI KLEIN ET LA CRISE FINANCIÈRE #1/3
Téléchargé par latelelibre.
Il existe un film de Michael Winterbottom à partir de ce livre : je ne l'ai pas vu et j'ai appris par la presse que Naomi Klein l'avait désavoué.

Dans cet ordre des choses, ABC nous rappelle que chez nous, en Espagne, il y a équation entre "crise" et augmentation de millionnaires (12,5% de plus en 2009 —"la pire année de la crise" (sic)— qu'en 2008). Et en France ? Le Parisien notifie éberlué que "Malgré la crise, ils sont environ 562 000 Français à être redevables de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en 2010, soit 23 000 foyers de plus que l'an dernier". Malgré ? Malgré le "malgré" (je vous laisse réfléchir au genre d'informations qu'on nous flanque), rien n'est plus intelligible car il suffit de vérifier le rapport entre les dimensions relatives des parties et du tout et il n'est pas difficile de constater que la soif très durable et peu animiste des mains invisibles nécessite des sacrifices, voire des hécatombes. La dépredation n'est pas née de la dernière pluie et nombreux sont ceux qui nous avaient déjà prévenus depuis belle lurette, dont le grand André Gorz :
Le rêve du capital a toujours été de faire de l'argent avec de l'argent sans passer par le travail et de soustraire l'économie au pouvoir politique des États et des peuples.
Interview d'André Gorz, Le Monde, mardi 6 janvier 1997.
Bref, dans nos sociétés barbares, le travail emploi n'est que la charité des grands voleurs, étant donné que toute classe oisive a besoin d'une classe travailleuse et que le pur esclavage n'est pas toujours possible dans une démocratie formelle.
Enfin, on n'a qu'à regarder de près la drôle de manière qu'ont nos sociétés de répartir esclavage, misère, précarité, travail emploi et argent, pour ne pas trop s'étonner qu'il y ait de temps à autre certaines réactions : il faut imaginer chômeurs, salariés et retraités excédés. Dans ce contexte, ce sont la résignation ou la satisfaction qui nous laissent pantois et prouvent l'existence du syndrome de Stockholm.
À Paris, le trublion François Ruffin s’est faufilé dans la manif du 23 septembre contre la réforme des retraites pour prendre la température de la colère sociale tout en y semant sa zone et, ô merveille !, il a déclenché sur-le-champ certains arguments...


Il a besoin de vous from mutins on Vimeo.

Ne me cherchez pas aujourd'hui au bahut.



NOTE du 2 novembre 2011 : Vous pouvez écouter Naomi Klein à la radio.